J’ai une clé USB qui contient tous les N° du journal Vers-Demain (5 ou 6 N° par an) des Pèlerins de Saint Michel de Rougemont, Québec-Canada. Depuis le premier N° en septembre 1939 jusqu’à 2005.
Ci-dessous ces deux articles de Louis EVEN, ici le second article est celui qu’un jour de 1988, j’ai ramassé sur le trottoir. Pourquoi ai-je ramassé ce déchet ? En principe, c’est une chose qu’on ne fait pas. Mais ça devait être ainsi.Probablement, tu n’y apprendras rien mais, à mon sens, il n’est peut-être pas sans le moindre intérêt de savoir ce qu’écrivait et disait déjà Louis Even il y a une soixantaine d’années et plus. D’ailleurs, depuis la disparition de Louis Even en 1974, les Pèlerins ont énormément reproduit, même plusieurs fois, quantité d’articles de Louis Even. Celui-ci, parfaitement anglophone, avait à peu près tout ratissé de la documentation officielle et des archives en Amérique du nord sa vie durant sur le sujet bancaire et monétaire. Sans doute aussi de la documentation provenant d’Australie et de Nouvelle-Zélande, où ont débuté dès les années 30 les plus anciennes écoles sur le Crédit-Social, et ce, à la suite de voyages qu’y effectua le Major Clifford Hugh Douglas (Je crois que le mouvement des Chemises Vertes, distinct du Crédit-Social alors débutant, y joua un rôle, tant en Océanie qu’en Grande Bretagne).
Amitiés
Renaud​
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(Les surlignages sont de moi)
(Page 18) 
Journal Vers Demain. Rougemont, P. Québec-Canada. JOL 1M0, Avril-Mai 1986*
La création de l’argent par les  banques(écrit en 1960 par Louis Even)

Vous et le banquier
Si vous, qui n’êtes pas banquier, avez 100 francs, vous pouvez prêter à un autre ou à plusieurs autres un montant total de 100 francs, mais pas plus. Et le 100 francs que vous prêtez, vous ne l’avez- plus.
Le banquier, lui, peut prêter mille francs pour chaque 100 francs qu’il a en caisse, tout en y gardant ce 100 francs. C’est en cela que consiste son privilège. Il va prêter, disons, 100 francs à Pierre, 100 francs à André, 100 francs à Jacques, 100 francs à Jean, et ainsi de suite à dix personnes : cela fera dix fois le 100 francs, sans pour cela y toucher. Et c’est sur dix fois 100 francs qu’il demandera intérêt.
Si c’est vous qui avez déposé ce 100 francs à la banque, vous pourrez en obtenir du banquier, au taux de 31/2 pour cent, 3,50 francs d’intérêt dans un an.
Mais le banquier, lui, va prêter à 6 pour cent, et il va prêter dix fois votre montant en même temps, obtenant ainsi 60 francs d’intérêt en un an.
Vous voyez la différence. C’est vous qui avez gagné ce 100 francs par votre travail, et ça vous rapporte 3,50 francs par an. Le banquier, lui, n’a pas gagné ce 100 francs; mais le trafic de crédit qu’il créé sur le 100 francs lui rapporte 60 francs par an. (Cet article a été écrit en 1960. On sait que, depuis, les intérêts ont monté en flèche, allant jusqu’à 25% ïnémee 287 au profit des banquiers.)
Le méritant, c’est vous; le profiteur, c’est lui. Ce qui n’empêchera pas des moralistes de vous prêcher de gagner votre pain à la sueur de votre front, et le banquier de vous prêcher l’épargne, ajoutant que sa banque est là pour en prendre soin.Le banquier récolte pour lui un bien de civilisation: la confiance que les citoyens se font les uns aux autres dans leurs relations commerciales, sans se soucier de la forme ou de la nature de l’instrument monétaire utilisé dans ces relations. De même, en effet, qu’on a d’abord appris graduellement à faire confiance à la monnaie de papier autant qu’aux pièces d’or ou d’argent, de même on a appris depuis à faire confiance au chèque, à la monnaie de compte, autant qu’à l’argent de métal ou de papier.
L’emprunteur qui a obtenu un simple crédit de chiffres à la banque va pouvoir effectuer ses paiements en signant des chèques sur le montant de ce crédit. Celui qui obtient le chèque peut le déposer à la banque; et dans ce cas, très commun dans le commerce, il n’y aura qu’un virement de comptes dans le livre du banquier: diminution dans le compte du bénéficiaire qui dépose le chèque. Simple opération d’arithmétique, ne déplaçant pas un sou de métal ou de papier.Si celui qui reçoit le chèque veut le changer en argent palpable, comme il arrive, par exemple, pour des salariés, il va à la banque; et là, le banquier sort réellement du numéraire’ (argent de papier ou de métal) pour le montant du chèque. Mais ça, ne prend pas bien des jours, que l’argent revient à la banque, déposé par des marchands ou des propriétaires que les salariés ont payés. Le même argent peut ainsi servir pour plusieurs chèques successifs.
Dans l’ensemble, en France, la banque n’a pas besoin de plus d’un franc de numéraire pour soutenir ainsi dix francs d’argent scriptural. C’est pourquoi le banquier n’a pas à craindre tant que ses créations de crédit ne dépassent pas 10 à 12 fois ses réserves liquides.
Il n’y a pas du tout de mal à ce que les Français fassent ainsi confiance à l’argent de chèques. Pas du tout de mal, non plus, à ce qu’il suffise d’opérations d’écriture pour créer de l’argent, de l’argent purement scriptural, servant aussi bien que l’autre dans les tran­sactions commerciales. C’est même un gros progrès sur l’argent lié à l’or: cette comptabilité permet, en effet, si on le veut, de régler le volume d’argent, non pas d’après la quantité d’or qu’on peut sortir des mines, mais d’après les biens que la production du pays peut offrir et que les consommateurs désirent.
Le défaut n’est pas dans le méca­nisme, mais dans le détournement de la fin que le mécanisme devrait servir.Le mal n’est pas que l’argent puisse être créé d’un trait de plume. Le mal est que l’argent ainsi créé soit considéré par le banquier comme sa propriété, alors qu’en réalité ce devrait être l’argent de la société, réglé selon les besoins de la société en face des possibilités du pays.   
Les banquiers nientPuis admettent
Cette création de crédit-argent par les banquiers ne date pas d’hier. Le major Douglas, fondateur de l’école créditiste, a écrit: “Les banques, ou le Trésor, peuvent créer l’argent en cinq minutes, et elles l’ont fait depuis des siècles.”Mais ce mécanisme n’avait point été exposé ni expliqué au public. Et lorsque Douglas commença à le dévoiler dans ses écrits, ce fut une levée de boucliers : du haut en bas de l’échelle, les banquiers nièrent leur rôle de créateurs d’argent. Les banques, soutenaient-ils, ne prêtent que l’argent’ de leurs dépo­sants. Devant l’évidence, cependant, ils ont dû admettre. Les quelques petits banquiers qui continuent à dire que les banques ne créent pas d’argent, sont des retardataires.A partir de son édition de 1910, l’Encyclopedia Britannica, qui fait auto­rité, écrit en toutes lettres : Les banques créent les moyens de paiement.”
Le 22 mars 1933, dans une émission radiophonique sur le réseau d’Etatanglais, R. G. Hawtrey, assistant-secré­taire du Trésor Britannique alla jusqu’à dire:”De plus, je suis d’accord avec lui (le Major Douglas) sur le fait que les banques créent l’argent et que les dépressions commerciales proviennent de défauts du système’ bancaire dans l’exercice de cette fonction vitale.”Le même Hawtrey, dans un écrit intitulé “La dépression commerciale et le moyen d’en sortir”, s’exprime ainsi:”Quand une ‘banque prête, elle crée l’argent de rien.”Et dans son livre: “L’art de la Banque Centrale”:”Lorsqu’une banque prête, elle crée le crédit. Mais les autres prêteurs n’ont pas ce pouvoir mystique de créer de rien les moyens de paiement: tout ce qu’ils peuvent prêter, eux, c’est de l’argent acquis par leurs activités éco­nomiques.”
Reginald McKenna, alors chairman de la Midland Bank, la plus grosse banque commerciale d’Angleterre, et ancien Chancelier de l’Echiquier (minis­tre des Finances en Angleterre), disait à une assemblée des actionnaires de la banque:”Le montant de l’argent en exis­tence ne varie que selon l’action des banques par l’augmentation ou la dimi­nution de ce qu’elles inscrivent sous forme de dépôts. Nous savons comment cela se fait. Chaque prêt bancaire et chaque achat de valeurs par la banque crée un dépôt; chaque remboursement d’un prêt et chaque vente de valeurs par la banque détruit un dépôt.”En une autre occasion, le même McKenna est allé jusqu’à décrire l’im­mense pouvoir que cette création de crédit confère aux banquiers:”Les banques, dit-il, contrôlent le crédit de la nation, dirigent la poli­tique des gouvernements et tiennent les destinées du peuple dans le creux de leurs mains.”
Ce sont presque les mêmes expres­sions que Pie XI a employées dans Quadragesimo Anno pour dénoncer cette domination financière despotique sur la vie économique des nations et des individus.Eccles, alors qu’il était à la tête du Système bancaire américain (la Federal Reserve Bank Board), ne fut pas moins clair:”Les banques, dit-il, créent et dé­truisent l’argent. Le crédit bancaire est de l’argent. C’est avec cet argent qu’on fait la plupart des affaires, non pas avec le numéraire auquel le mot “ar­gent” fait ordinairement penser.”
Chez nous, au Canada, Graham Towers (ndlr, il a été le gouverneur de la Banque centrale du Canada de 1935 à 1951) répondant à des questions posées au Comité de la Banque et du Commerce de la Chambre des Com­munes, en 1939, fut très catégorique.
Question: “Mais il n’y a pas de doute que les banques créent le moyen d’échange ?”Réponse de Towers: “C’est exact. C’est pour cela—qu’elles existent — c’est une fonction des banques, tout comme c’est la fonction d’une aciérie de fabriquer de l’acier.”
‘ Devant une commission royale néo-zélandaise sur le système, monétaire, en 1955, H.W. Whyte, chairman des Ban­ques Associées de Nouvelle-Zélande, répondant à des questions, déclara que les banques créent du crédit financier nouveau lorsqu’elles font des prêts ou des avances. Il ajouta:”Il y a longtemps qu’elles font cela, mais elles ne s’en étaient pas bien rendu compte, et elles ne voulaient pas l’admettre. Très peu l’admettaient. C’est ce que vous constaterez dans toutes sortes de documents, de manuels de finance, etc. Mais depuis, et nous devons être très francs à ce sujet, il y a eu évolution, si bien qu’aujourd’hui, je doute que vous trouviez beaucoup de banquiers éminents essayant de nier que les banques créent le crédit. Je vous ai dit qu’elles le font. M. Ashwin (Secrétaire du Trésor) vous a dit qu’el­les le font; M. Fussell (Gouverneur de la Banque de Réserve, banque centrale) vous a dit qu’elles le font.”
Le point essentiel
Pas n’est besoin de prolonger ces citations, puisque le fait de la création de l’argent par les banques est mainte­nant admis.Mais il faut bien que l’argent nouveau commence quelque part; et le point capital à considérer, ce n’est pas qui exerce cette fonction, mais le but poursuivi dans l’exercice de cette fonc­tion, une fonction sociale dans son essence.
Le Major Douglas a écrit:”Le’ premier pas à faire vers la solution du problème, c’est de recon­naître que ce qui est communément appelé crédit par le banquier est administré par lui primordialement dans un but de profit, alors que c’est indéniablement un bien communautai­re.” (Economic Democracy, p. 119.)Le banquier s’approprie un bien commun; il vole la communauté, comme nous l’avons écrit dans notre article sur “le banquier moderne”.
La viciation du système financier a causé et cause encore trop de mal pour que nous ne revenions pas fréquemment sur ce sujet.
Louis Even
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vril-Mai 1986,  Journal Vers Demain.  Rougemont, P. Québec-Canada. JOL 1M0 (pages 19 et 20)*
—>Le progrès dans le volume de la productionDemande le progrès dans le volume de l’argentJournal Vers Demain. Rougemont, P.Q. JOL 1M0 Avril-Mai 1986(article écrit par Louis Even au début des années 1960)

D’où vient le progrès? À qui le progrès? —>(*)Pour acheter le progrèsDividende social à chacun et escompte sur les prix

Qu’on ne prenne pas ces critiques comme dirigées contre nos employés de banques ; pas même contre les gérants et les inspecteurs. Ils ne sont que des travailleurs comme vous et moi, desquels on exige une exactitude parfaite, une honnêteté intègre, une bonne “mise”, une courtoisie inaltérable, et une soumission absolue. C’est le système qui est défectueux, et ses employés sont les premiers à en souffrir.
Le progrès, œuvre humaine
Qu’est-ce que le progrès ? C’est une avance vers le but cherché.Que cherche-t-on, depuis le commen­cement du monde, dans toutes les acti­vités productives ? À satisfaire les be­soins des hommes ? Certainement, mais à les satisfaire le plus possible, avec le moins d’efforts possibles.Le maximum d’effets avec le mini­mum d’efforts.L’homme qui a dompté et attelé le cheval, pour produire plus de travail avec moins de fatigues humaines, a réalisé un progrès.
L’homme qui a inventé la roue pour remplacer le traîneau sur la terre ferme a réalisé un progrès.Quand donc y a-t-il progrès ? Il y a progrès lorsqu’il y a plus de produits avec moins de labeur humain.Faire du progrès, c’est donc dimi­nuer le travail de l’homme tout en augmentant les choses faites pour l’homme.Y a-t-il progrès de nos jours ? Réussit-on à faire plus de choses avec moins de travailleurs, avec moins d’heu­res d’ouvrage ?  Tout le monde sait bien que oui. Plusieurs l’ont tellement appris à leurs dépens qu’ils en sont venus à maudire le progrès.
Et pourtant le progrès est une bonne chose. Il veut libérer de plus en plus l’homme du labeur pour l’entretien de sa vie matérielle et lui des loisirs pour sa vie d’homme.
Depuis toujours, l’homme cherche le progrès, parce qu’il est un homme et non pas une bête. L’éléphant, le castor, n’ont pas fait de progrès. L’homme en fait, c’est une de ses marques distinc­tives, c’est un des produits de son intelligence, donc de son âme.
La machine
L’homme qui invente une machine pour faire ce que faisaient dix hommes réalise un progrès. Plus de choses avec moins de dépenses d’énergie humaine.
Cet homme-là qui invente une machine, avec quoi l’a-t-il inventée ? Disons que cinq années de son temps et de ses recherches furent financées par un capital à sa disposition de 500,000 francs. S’il n’avait eu que son temps et les 500,000 francs, il n’aurait pas inven­té la machine. Mais, en plus, il a la science, la science qu’il n’a pas faite, qu’il a trouvée toute faite pour lui en entrant dans le monde. Il a pu contri­buer à l’augmenter, mais il n’est pas parti de zéro. La grosse partie de la science qu’il applique est une accumula­tion de l’esprit humain, de génération en génération.
Avec quoi donc l’homme a-t-il inven­té sa machine ? Avec la science, plus son travail personnel, plus le capital mis à sa disposition pour payer ses recher­ches et son temps.
Quel sera le résultat de son inven­tion ? Plus de produits qu’avant son invention. Plus de produits que n’en pourraient procurer, sans cette inven­tion, le travail d’un homme pendant cinq ans et 500,000 francs de placement dans les conditions existant auparavant. Autrement, il n’y aurait pas de progrès.
Si donc il y a progrès, le produit de l’invention sera ‘bien supérieur à ce que peut acheter le placement de 500,000 francs et cinq années de salaire. Le sa­laire de l’inventeur et l’intérêt ordinaire du capital ne sauraient acheter le pro­duit de l’invention.
La machine déplace dix hommes, avons-nous dit. Elle produit donc au moins ce que produisaient ces dix hommes. Même si les dix hommes pouvaient autrefois, avec leur salaire, acheter l’équivalent de leurs produits, comment va-t-on, avec dix salaires de moins, acheter le produit de la machine qui est au moins égal au leur ?
Avec- son salaire, ses royautés, l’inventeur achète une part du progrès. Avec le rendement de ses 500,000 francs, le capitaliste achète une part du progrès. Mais les deux ensembles n’achètent que la consommation de deux hommes. Comme la machine a remplacé le travail qui faisait vivre dix hommes, et que deux hommes ne peuvent ni manger comme dix, ni se chauffer comme dix, ni dormir comme dix, ni élever des enfants comme dix, il est clair que les deux ensembles n’achètent pas l’équivalent de tout le produit de la machine.
Voilà donc un progrès réalisé, mais rendu inachetable.
Que faire ?
Politique de dividendes
La politique des salaires aux travail­leurs et des intérêts aux bailleurs de fonds ne réussira jamais à régler ce problème, puisque le progrès réduit le nombre des salariés. Et c’est parce qu’on s’en tient à la politique des salaires et des intérêts que des milliers et des millions de crève-faim maudissent le progrès au lieu de le bénir.
C’est pourquoi le Crédit Social demande de distribuer des dividendes à tout le monde pour que tous puissent acheter leur part du progrès.
Leur part du progrès. Le progrès est l’œuvre de la science accumulée, du travail personnel de l’inventeur et du bailleur de fonds. Le bailleur de fonds et l’inventeur tirent leur récompense par la manière ordinaire. Mais la science accu­mulée, qui est un capital commun, entre pour une très grosse part dans l’inven­tion. Ce qui reste après que le capitaliste et le travailleur ont été satisfaits, c’est donc la part de la science accumulée qui appartient à tout le monde.
C’est pourquoi toutes les bonnes choses qui restent invendues, toutes les bonnes choses que les salaires et les intérêts n’achètent pas, appartiennent à tout le monde, et tout le monde doit avoir le droit de prendre sa part, au lieu de les laisser se perdre et d’arrêter le progrès.
Et qui doit voir à ce que tout le monde ait sa part du progrès ? Le gouvernement, puisque c’est lui, et lui seul, qui remplace tout le monde, qui a charge du bien commun à tous.
Escompte et dividende
Il y a deux manières de permettre aux hommes et aux femmes d’acheter leur part du progrès : en diminuant le prix des produits, pour permettre d’en avoir davantage avec chaque franc, en augmentant le nombre de francs entre les mains des hommes.
La première manière peut être généralisée sous forme d’escompte, es­compte qui ne nuirait pas aux mar­chands parce que le gouvernement créerait l’argent nécessaire pour solder cet escompte. C’est ce qui s’est fait en Alberta sous forme de boni, ou ristourne aux acheteurs.
Mais cette manière ne donne une part du progrès qu’à ceux qui ont déjà de l’argent pour acheter. Comme le progrès diminue le nombre de ceux qui reçoivent des salaires, il diminue la provenance d’argent par le travail, et plusieurs (ndlr plusieurs veut dire beaucoup au Québec) n’ont aucun revenu à faire valoir : l’escompte de vente, ou boni d’achat, ne leur dirait pas grand-chose. Puisque tous sont propriétaires de la plus grande partie du progrès, il faut que tous aient leur droit.
C’est pourquoi l’autre manière, le dividende à tout le monde, est néces­saire pour atteindre tout le monde. La première manière est plus technique, la seconde est plus sociale. La première garantit contre l’inflation, contre la production de richesse inutile ; la seconde donne à tout le monde le moyen de faire valoir sa part et de guider la production par le choix des produits.
La combinaison des deux manières, que prêche le Crédit Social, fait les deux à la fois : elle garantit la part de tous et de chacun, et elle empêche l’inflation.
Le progrès dans le volume de la production demande le progrès dans le volume de l’argent.
Le progrès est énorme dans le domaine de la production. Il faut le rendre énorme dans le domaine de la distribution.Ceux qui s’attardent à la vieille méthode de distribution financière sont les ennemis du progrès dans la distri­bution, ils paralysent l’essor du progrès dans la production et préparent le progrès dans la révolution.
Faire pousser deux brins d’herbe où il en poussait un seul, c’est du progrès, lorsque c’est de l’herbe qu’on veut.Si l’herbe est abondante et que ce sont les francs qui manquent, le progrès consiste à faire pousser deux francs où il n’en poussait qu’un seul. Et c’est pourquoi le Crédit Social est un progrès. Et comme le progrès est dans l’ordre, le Crédit Social est dans l’ordre. Et comme le progrès distingue l’homme de la bête, le Crédit Social distingue l’intelligent de l’imbécile.Réclamez donc le dividende national pour acheter votre part du progrès et permettre à chacun d’acheter sa part du progrès.
Louis Even
—> (*) D’où vient le progrès, à qui le progrès – tel est le titre de l’article qui, pour la première fois, m’a fait rencontrer le Crédit Social et dans la rue ! Cet article fut un déclenchement décisif pour moi. Je l’ai ramassé sur un trottoir en 1988, c’était un papier journal jauni, froissé et sale, en mauvais état, mais l’article était lisible au complet. Il était signé par un certain Louis Even. 

Pourquoi ai-je ramassé ce “débris” ?? C’est ce qu’on appelle une Grâce !!
Renaud  L a i l l i e r 
 Il y eut plus tard une deuxième édition de cet article augmentée et plus détaillée, mais celui-ci contient l’essentiel.

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