Qu’est-ce qui a fait la réputation de l’infiltration dans le journalisme d’investigation? Des enquêtes de contre-pouvoir, des enquêtes qui révèlent des agissements illégaux ou abusifs restés cachés au public, comme celle de Roberto Saviano au cœur de la mafia napolitaine ou d’autres au cœur de réseaux pédophiles.
Qu’a-t-on avec la dernière «opération undercover» de Heidi.news ? Rien de tout cela. En rupture avec ce qui a fait la grandeur du journalisme infiltré, on voit de simples citoyens se faire “infiltrer” et dénigrer pour leurs idées. Des idées parfois fausses, certes. Contestataires assurément. Souvent valables et stimulantes aussi pour la démocratie. Folles parfois. Mais tout sauf secrètes, car très largement répandues.
L’infiltration de Heidi News au cœur de la “complosphère”, concept arbitraire tiré d’un lexique douteux, m’interpelle fortement. Je découvre en lisant les articles que Chloé Frammery, enseignante de mathématiques à Genève et activiste politique, et que François de Siebenthal, lui aussi militant pour des causes diverses depuis des années, seraient de dangereuses personnes qu’il s’agirait de dénoncer et de mettre au ban. Sans qu’ils aient commis rien d’illégal, leur pensée et leur discours sont présentés sous un jour très négatif, comme s’il s’agissait d’une secte ou d’une cellule terroriste ou fasciste. Leur participation à des initiatives démocratiques comme celle anti-Swisscovid ou Multinationales responsables n’est pas au centre du récit. Des citations bêtes et marginales tirées de quidams et choisies pour leur caractère sensationnaliste sont mises en avant.
Or Chloé et François, je les connais depuis des années: on pouvait les croiser dans de multiples conférences qui parlaient de Monnaie Pleine, de l’or de la BNS, de monnaies alternatives, ils étaient dans l’association AAA qui s’agite dans les assemblées générales, ou avec les Gilets jaunes suisses. Des activités parfaitement légales en démocratie. Ce sont des agitateurs? Certaines de leurs idées prêtent à débat, à rectification? Sans doute. Je les ai souvent challengés lors d’échanges que nous avons eus, j’ai eu mes réserves, mais toujours dans le dialogue et de façon cordiale. Je n’ai jamais pensé une seconde qu’il faudrait les faire taire ou leur nuire. Pour moi, ils apportent un pluralisme d’idées, une dissidence, leurs luttes contre l’accord TISA ou pour des causes écologiques ou humanitaires sont valables. Que j’adhère ou non à leurs idées radicales, je respecte leur droit à s’exprimer.
Dans un conflit idéologique, on ne s'”infiltre” pas: on lutte de façon loyale par le dialogue et par les arguments.
Or dans les colonnes de Heidi News, ils sont épiés à leur insu, tournés en dérision, ne sont jamais interviewés directement, ne peuvent donc commenter l’angle tendancieux du journaliste (l’article est un commentaire à la première personne). Et le même article qui les accuse de propager des fake news présente lui-même des faits erronés. Aujourd’hui, Chloé et François démentent 90% de ce qui est écrit sur eux. D’autres articles du même dossier en revanche, donnent abondamment la parole à Rudy Reichstadt, l’anti-complotiste de Conspiracy Watch, à l’autre traqueur de complotistes autoproclamé, Tristan Mendès France, et aussi à leur pendant suisse Sebastian Dieguez. Triple dose du même avis, aucune contradiction en face. Zéro point de vue différent dans ces dossiers. Parti pris absolu. Charge unilatérale au bulldozer contre les “complotistes”. Des calomnies sont proférées contre Chloé et François, on assure qu’ils n’ont jamais voulu répondre à des questions par e-mail; eux démentent. On utilise des images leur appartenant sans leur autorisation. Mais surtout, les deux sont stigmatisés, leur réputation piétinée, leur nom discrédité, sans souci pour les conséquences sur leur vie personnelle. Heidi News, par la voix de son rédacteur en chef, a annoncé son intention d’interpeller l’employeur de Chloé Frammery (le DIP) pour lui demander à lui et à tout un chacun de se distancer d’elle en raison de ses idées, dangereuses, antiscientifiques et antidémocratiques.
Un appel au bannissement et à la discrimination. En 20 ans de journalisme, je n’avais jamais vu les journalistes s’engager dans pareille opération. La persécution politique, c’étaient les journalistes qui la subissaient (et la subissent toujours dans certains pays – mon propre père, pour commencer, dans l’Egypte des années 50 à 80).
Le procédé qui a pris Chloé et François pour cible, bien qu’appelé “infiltration”, n’a en fait que la forme de celle-ci. L’infiltration en elle-même est inutile ici, car les idées qu’elle cherche à exposer se trouvent partout. Chloé Frammery, François de Siebenthal et bien d’autres militent depuis des années très ouvertement et font tout pour diffuser, et non pas cacher, leurs idées. Plutôt que d’infiltration, il s’agit d’exposer au blâme les idées de ces personnes et de leur entourage. Sorte de fustigation publique, on incite à la mise au ban, on n’hésite pas à s’attaquer au gagne-pain de ces personnes. La conséquence? Terroriser, décourager toutes les idéologies différentes, même légales.
Censurer la pensée dérangeante, contestataire, radicale, est un procédé anti-démocratique: la liberté d’expression concerne précisément les idées qui font polémique, pas celles qui font consensus.
Ainsi, on infiltre des gens pour leurs idées, on laisse croire qu’ils font quelque chose d’interdit, faisant peur à quiconque oserait penser la même chose ou s’engager dans ce type de dissidence. On les qualifie de dangereux alors que ces gens ne sont pas armés, n’appellent pas à la haine ni à la violence.
Bref, Chloé et François sont, non pas infiltrés, mais dénigrés pour leurs idées, l’infiltration servant à les railler sans qu’ils puissent directement répondre. Comment des journalistes peuvent-ils jouer un tel rôle dans la société?
Aujourd’hui, il est très difficile de faire de l’investigation. Coûteuse en temps et en argent, peu de rédactions ont assez de moyens pour mener des enquêtes de longue haleine. Malgré cela, les meilleures enquêtes sortent dans les médias traditionnels (aussi parce que les fuites se dirigent vers eux en premier, canal le plus crédible). Mais on ne voit pas beaucoup d’infiltrations des cercles de pouvoir, des fondations Gates, des lobbies pro-pharma. On voit en revanche de simples citoyens se faire moquer, traiter de «dangereux», de «Amish», de «Covidiots», d’«hurluberlus», parce que leurs opinions ne sont pas alignées avec la pensée dominante et les thèses du pouvoir en place. Le problème, il est là.

Myret Zaki

Commentaires sur des centaines, la plupart en notre faveur…

  • Nicolas Buttet

    Nicolas Buttet méthodes scandaleuses, en effet… est profondément malhonnête dans un débat démocratique.

    L’invité de la rédaction Journalisme, complotisme et délation
    https://www.tdg.ch/journalisme-complotisme-et-delation-977479062399

    OPINION par Guy Mettan Journaliste indépendant
    Dans une enquête qui paraît ces jours-ci dans leurs colonnes et sur leur chaîne, le site indépendant Heidi.News et la télévision Léman Bleu ont infiltré ce qu’ils appellent la complosphère romande d’une manière qui suscite un énorme malaise.

    Ils s’attaquent à une mouvance de militants qui dénoncent pêle-mêle l’application SwissCovid, la gestion de la crise du coronavirus, la 5G, le big pharma, Bill Gates, les multinationales et les banques, et qui préparent notamment une initiative populaire contre l’application SwissCovid.

    Il n’y a naturellement aucun mal à s’intéresser à ces personnes ni à enquêter sur ce qu’elles sont et ce qu’elles font. C’est même un devoir de la presse que de le faire.

    Ce qui est injustifiable en revanche, c’est la méthode et le ton utilisés, qui sont indignes du journalisme de qualité et contreviennent aux règles élémentaires de la profession en violant la charte éthique des journalistes.

    D’abord, tout journaliste sait que le journalisme d’immersion, même pour de bonnes raisons, et l’usage de caméras cachées ou de photos volées doivent respecter des règles précises, telles que le respect de l’image et de la vie privée, l’obligation de non-diffamation, l’honnêteté, l’absence de mensonge, et bien sûr le droit pour les personnes sous enquête de donner leur point de vue.

    Or toutes ces règles ont été malmenées dans le cas d’espèce. Il y a d’abord l’usage du mot complotisme. Dans la bouche des gens dits sérieux, ce mot est utilisé comme insulte pour discréditer. Il n’est pas du tout neutre. Surtout qu’il est utilisé à tort et à travers pour stigmatiser et ostraciser les personnes ou les groupes qui ont le tort d’avoir une opinion différente de celle du courant dominant.

    Comment des journalistes qui prétendent défendre la liberté d’expression et la démocratie peuvent-ils chercher à nuire à des gens dont on peut penser ce qu’on veut mais qui exercent simplement leur liberté d’opinion et d’action de citoyens?

    Ils n’ont commis aucun délit et ne menacent pas la société, que je sache!

    Encore plus inacceptable, la méthode d’infiltration, assortie d’un flagrant mensonge. Lorsque Florence Aubenas entre dans la peau d’une nettoyeuse de bateau pour décrire l’affreux quotidien de ces travailleurs, ou quand Günther Wallraff se fait passer pour un Turc pour dénoncer la condition des immigrés turcs en Allemagne, ils ne le font pas pour dénigrer les personnes, et encore moins pour les tromper.

    Or, dans le cas qui nous intéresse, le journaliste de Heidi.News a dû mentir sur ses intentions et se faire passer pour ce qu’il n’était pas. La Charte des journalistes prohibe expressément ces agissements en interdisant, à son article 4, d’user de méthodes déloyales pour obtenir des informations.

    Idem aux articles 7 et 8 pour le respect de la dignité des personnes et de leur vie privée.

    Pourquoi des citoyennes et des citoyens qui n’ont commis aucun délit et ne font qu’user de leurs droits démocratiques, et qui n’exercent aucune fonction publique ou économique importante, se retrouvent-ils jetés en pâture à l’opinion comme s’ils étaient de dangereux conspirateurs? Et cela alors que tout ce qu’ils disent et ce qu’ils font est publiquement annoncé sur les réseaux sociaux?

    Le droit de penser autrement deviendrait-il un délit? Réunir des signatures pour une initiative fait-il de vous automatiquement un complotiste et un conspirationniste?

    Que dire alors de ces dizaines de députés cantonaux qui ont signé des motions pour demander une suspension de la 5G ou poser des questions sur la gestion du Covid-19?

    Ici, les limites du journalisme éthique ont été clairement franchies pour tomber dans la délation et la dénonciation sans que rien ne le justifie.

    C’est regrettable et il faut le dire haut et fort.

    Publié: 05.10.2020, 20h22.

    Céline Medani

    Merci Monsieur Mettan,

    Je fais apparemment partie des personnes considérées de complotistes corona sceptiques… Effectivement parce que je ne partage pas l’avis du médecin cantonal et de nos dirigeants.

    J’ai toujours pensé avoir de la chance d’être née dans un pays démocratique… Malheureusement, à 47 ans, je m’aperçois que cette chance est en train de tourner… “Le régime de Vichy est de retour”, écrivait quelqu’un… C’est malheureusement bien le cas. Nos libertés sont bafouées, nos droits démocratiques balayés. Nos jeunes sont stygmatisés, jugés coupables de tuer nos aînés… On leur a ôté le droit de s’amuser, de se côtoyer, de s’embrasser… De quelle société voulons-nous? D’une société de personnes en mauvaise santé, n’ayant plus aucun contact les uns avec les autres? Pour voir si c’est ce que vous voulez, installez-vous confortablement sur votre canapé, à distance réglementaire de vos enfants et regardez le film WALL-E. Ce n’est pas le monde dont je veux. Je veux un monde de droits fondamentaux respectés, un monde d’amour et de vérités, un monde de solidarité (réelle et pas feinte), un monde de courage! Il est grand temps d’être courageux. Courageux comme Monsieur Mettan qui a pris le risque d’écrire cet article. Et courageux comme tous ceux qui ont compris qu’il va falloir prendre le risque de vivre avec ce nouveau virus…ainsi qu’avec les prochains… Mais la vie n’est-elle pas une prise de risques du début à la fin?

    Le dossier de Chloé:

    Au cœur de la COLLABOSPHERE

    Heidi News & Léman Bleu en opération infiltration

     

    Appel reçu à 15h15 le 28.09.20 de la part de Serge Michel, rédacteur de HEIDI NEWS (en collaboration avec LÉMAN BLEU), qui m’informe qu’un reportage papier va sortir bientôt :

    Le dénommé Sami Zaïbi, qui s’est présenté à moi le 17 juin sur Twitter, disant être déçu par la presse officielle et voulant travailler pour un média libre et indépendant comme la chaîne AGORA TV NEWS, que nous avons accueilli avec bienveillance et qui a travaillé avec nous depuis juillet, s’avère être une journaliste de HEIDI NEWS qui était mandaté pour enquêter pendant 3 mois sur l’équipe de AGORA et sur moi en particulier, afin de dresser nos portraits pour un reportage intitulé “Au coeur de la complosphère”.

     

    J’ai appelé le susnommé pour lui demander s’il arrivait à dormir la nuit après nous avoir trahis de la sorte et il m’a répondu “oui oui, et j’ai eu un peu de mal à vous trahir avec toute la gentillesse que vous m’avez tous témoignée pendant ces 3 mois.”

    J’ai répondu “j’espère que tu as réservé ta place en enfer” (bien que non croyante), ce à quoi il a répondu “oui elle est réservée.”

     

    Ça s’appelle comment ça déjà ?

    Abus de confiance ? Puis Calomnie et diffamation non ?

     

    Ce joli reportage permettra d’accélérer le réveil des bons citoyens qui ont confiance en leur chère presse mainstream financée par leurs impôts et la redevance qu’ils paient chaque année.

     

    Je suggère à la rédaction de HEIDI de changer de cap et d’intituler leur reportage “Des citoyens indépendants et bénévoles font le travail que nous ne faisons plus : informer et investiguer”. S’ils souhaitent limiter les dégâts sur leur image et atténuer le montant des dommages et intérêts que nous allons leur demander.

     

    Lien vers la Saga générale “Au coeur de la complosphère” : https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere

     

    Vidéo Léman Bleu : https://www.facebook.com/Heidi.news/videos/3280012815439130/?extid=392bTNLBPFWfKoFY

    ou http://www.lemanbleu.ch/fr/News/Enquete-au-coeur-de-la-complosphere-romande.html

     

    Par ordre de publication.

    1) Article n°1 le 28.09 : « Sortir de la matrice » https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/sortir-de-la-matrice-mode-d-emploi

    Bonus : « Nous avons infiltré un journaliste chez les complotistes acharnés de suisse romande » https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/nous-avons-infiltre-un-journaliste-chez-les-complotistes-acharnes-de-suisse-romande et « il existe des dispositions psychologiques, sociales et culturelles au complotisme » https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/il-existe-des-dispositions-psychologiques-sociales-et-culturelles-au-complotisme

     

    2) Article n°2 le 29.09 : “La croisage contre l’application swisscovid” : https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/la-croisade-contre-l-app-swisscovid

    Bonus : ?

     

    Article n°3 le 30.09 : « La réunion initiatique » : https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/la-reunion-initiatique

    Bonus : « les sociétés secrètes en suisse » https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/les-societes-secretes-en-suisse

     

    Article n°4 le 1.10 : « Les réseaux pédophiles au cœur des thèses complotistes » : https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/les-reseaux-pedophiles-au-coeur-des-theses-complotistes

    Bonus : ?

     

    Article n°5 le 3.10 : « le complotiste qui sommeille en moi »  https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/le-complotiste-qui-sommeille-en-moi

    Bonus : «  retour sur une folle semaine médiatique » https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/complotisme-retour-sur-une-folle-semaine-mediatique

     

    Article n°6 le 5.10 : « sur la piste du gourou didier raoult » https://www.heidi.news/explorations/au-coeur-de-la-complosphere/sur-la-piste-du-gourou-didier-raoult

    Bonus :

     

    Article n°7 le … :

    Bonus : ….

     

    De plus, il y a plusieurs erreurs de fond me concernant sur leurs “articles” :

    • Article n°1 :

    – J’étais “très maquillée”, ah bon ? Sami tu confonds pas avec quelqu’un d’autre ?

    – Ma vidéo ne s’appelle pas “La crise vue de Suisse” mais “Covid19 : La Suisse au coeur des décisions mondiales”

    – “la vidéo d’une vingtaine de minutes devient virale, cumule plus de 2,5 millions de vues sur Facebook avant de se faire censurer par le géant américain.” => En fait non, ce n’est pas Facebook qui a censuré ma vidéo (au bout de 1 jour et demi) mais YouTube, avant de me laisser la republier 2 mois plus tard.

    – “Les mois suivants, Chloé Frammery capitalise sur ce coup de projecteur pour gagner de la popularité sur les réseaux et se mettre en lien avec les «éveillés» français et suisses.” => De nouveau euh non, je ne capitalise rien, je continue à informer, à investiguer et à militer comme je le fais depuis 8 ans. Je suis en lien avec les “éveillés” français et suisses depuis 2012, je n’ai pas attendu le corona ^^

    – “Serge Michel, le directeur éditorial de Heidi.news, a observé de près l’essor du mouvement à Genève, sans recevoir de réponse quand il a voulu leur poser des questions.” => C’est encore faux : je n’ai reçu aucun message de Serge Michel et encore moins de HEIDI NEWS, idem pour les autres membres d’AGORA.

    – Sami écrit “Comment a-t-elle bien pu basculer?” => Hum je n’ai pas “basculé”, j’ai juste été aux sources officielles pour m’informer. Tu le saurais si tu faisais ton travail de journaliste.

    – il [Stan Maillaud] a lui-même été condamné en janvier dernier à quatre ans de réclusion pour tentative d’enlèvement d’enfants. => Encore loupé, il a été condamné pour “association de malfaiteurs”, sur la base d’un carnet où il était noté qu’il voulait INTERVIEWER et non enlever un des enfants victimes de la pédophilie de leur père. Il est en prison depuis plus d’1 an sans mise en examen et avec un document signé par un stagiaire (vices de forme mais les tribunaux ne s’encombrent pas de ces formalités légales apparemment).

     

    • Article n°2 :

    – “avec […] une saine distance avec vos idées, qui sont abracadabrantes et dangereuses.”=> calomnie et incitation à la haine.

    – “Pour nous, tout a commencé par ces lettres d’insultes que nous avons reçues de certains d’entre vous dès le début de la pandémie. Nous autres journalistes étions des soumis, des débiles, des lèche-botte des puissants, des affidés de Bill Gates, des décérébrés, des victimes consentantes. Notre mort était annoncée, parfois souhaitée.” => PERSONNE parmi ceux que je connais n’a envoyé des lettres d’insultes ni n’a affublé les journalistes de ces sobriquets, et encore moins les a menacés de mort ! C’est de la calomnie grave et encore une fois une incitation à la haine.

    – “La violence de vos propos nous a interpellés. De même que le succès de vos vidéos sur Agora TV.” => Nous n’avons eu aucun propos violent, nous sommes pacifiques (il suffisait de regarder les vidéos pour le savoir, ce que Sami la taupe n’a manifestement pas fait). La 2e phrase montre-t-elle de l’envie, HEIDI et LÉMAN BLEU sont-ils en panne de spectateurs ?

    – “Nous avons voulu amorcer un dialogue, vous n’avez jamais répondu à nos questions.” => c’est COMPLÈTEMENT FAUX. Nous n’avons reçu aucun appel ni message de la part de HEIDI NEWS avant le coup de fil de Serge Michel à 15h15 aujourd’hui 28 septembre.

    – “L’article 4 de la convention de Munich sur les droits et devoirs des journalistes exige que les informations soient obtenues par des «méthodes loyales». Mais l’article 1, lui, demande de respecter la vérité.” => En effet, la convention de Munich ET la déclaration des droits et devoirs du journaliste n’ont pas été respectés et leurs “articles” contiennent déjà au moins 11 erreurs. De quelle “vérité” parlent-ils donc ?

    – “Votre stratégie est clairement celle d’une conquête de l’opinion.” => procès d’intention. Si je voulais conquérir des opinions, je propagerais les thèses non étayées de la presse/TV subventionnée, je ne ferais pas mes propres recherches qui me valent des calomnies dans vos journaux racoleurs. Inversion accusatoire ou simple projection de que ces médias semblent faire ?

    – “Vous êtes profondément anti-démocratiques” => C’est tout le contraire. Je suis pour le pouvoir du peuple (demos kratos), et non celui des lobbies. C’est d’ailleurs ce qui m’est reproché dans ces articles.

    Rappel : https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/minute-convaincre-egalite-equite/story/22168579

    – “Chloé Frammery, votre figure centrale” => c’est gentil mais je ne suis pas la figure centrale de quiconque. L’équipe de AGORA TV et le référendum STOP SWISSCOVID se concentre autour de François de Siebenthal, pas de moi.

    – “exposer des enfants à vos théories anti-scientifiques et anti-démocratiques ne nous paraît pas une bonne idée. Nous allons par conséquent interpeller les DIP vaudois et genevois à ce sujet.” => Je n’expose pas les enfants à des théories anti-scientifiques, j’enseigne les maths et ai un Master de mathématiques et 2 ans de prépa Math sup-Math spé derrière moi. J’ai été jusqu’à juin 2020 co-présidente du groupe de Maths pour le canton de Genève, ce serait un comble si mon enseignement était anti-scientifique. Je n’expose pas la enfants à des théories anti-démocratiques, je leur enseigne à avoir une démarche scientifique, donc à questionner et à savoir prouver les théories de maths que je leur enseigne. Je leur enseigne le cours qui s’appelle “Démarche mathématique et scientifique”. On voit ici une volonté de nuire à ma personne, à ma réputation, volonté de me faire licencier.

     

    Ma réponse à Heidi News et à Léman Bleu, le 29.09.20

    https://youtu.be/2k2Mr89ZPQ4

     

    *****************

     

    Suite des articles calomnieux reprenant les articles de Heidi News.

    • Watson.ch (en Suisse allemande) https://www.watson.ch/!892261164?utm_source=pocket-newtab-global-de-DE

    • Le matin https://www.lematin.ch/story/les-complotistes-infiltres-cachaient-bien-des-complots-673715162591?utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1601460110

    • Un journal suisse-allemand https://www.bernerzeitung.ch/ein-bisschen-kamikaze-349687269621

     

    Le racisme maintenant…

     

    Publication FB de Serge Michel sur la page Facebook de Heidi News (voir image ci-dessous) : https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=762584440984446&id=317960665446828

    … qui a donné lieu à ces articles :

    • Article de rsf.  https://rsf-ch.ch/propos-racistes-intolerables-tenus-contre-un-journaliste-de-heidi-news/?fbclid=IwAR3X1FElFteeitZOLZpN8bEDNjD1qubmxUtsfM3yiGPOu114eqRVGsABMJo

    • Le journal « La liberté » https://www.laliberte.ch/news/suisse/infiltres-les-conspirationnistes-s-enervent-578779

    • Le 20 minutes qui reprend la calomnie de racisme de rsf.

    https://www.google.com/amp/s/amp.20min.ch/fr/story/rsf-denonce-des-propos-racistes-visant-un-journaliste-lausannois-120046049213

    • Racisme et antisémitisme maintenant… de la part de Michael Wyler (voir image ci-dessous)

    https://www.facebook.com/groups/petitjournal

    • Heidi News m’accuse publiquement sur Facebook de mentir (voir ci-dessous)

     Le commentaire “raciste” de Franck Burdet, qui est musulman :

    “En ce qui concerne les musulmans et ce que nous avons pu vivre ces dernières années, il n’y a pas eu un journaliste qui est venu à nous sans chercher à nous rouler dans la farine.”

     

    Ma réponse sous la publication Facebook de Serge Michel du 30.09.20

    Serge Michel,

    Vous tenez à ce point à me traîner dans la boue et n’avez pour accomplir ce dessein tellement rien que vous tentez de me faire passer maintenant pour une “raciste” ?

    Eh bien dis donc, on touche vraiment le fond là 😅

    Ça va aller jusqu’où ce cirque ?

    Pourquoi m’en voulez-vous au juste ?

     

    Puis mon autre réponse :

    Serge Michel,

    Vous n’avez pas vu que ce commentaire, écrit par Franck qui est musulman d’ailleurs, était une remarque sur la manipulation de certains journalistes à l’égard des musulmans ? Et non un “commentaire raciste”.

    Une petite pause s’impose peut-être ?

     

     

    La calomnie publique contre moi de Heidi News continue sur Facebook :

     Mes réponses :

     

    Reportage du 30.09.20 sur RTS :

    https://www.rts.ch/play/radio/forum-video/video/le-grand-debat-au-cur-de-la-complosphere-romande?id=11643404&fbclid=IwAR3t05qv1q_BmM0EVjZBJeaGN44_gZ0Hi6KEbtVO6Z3prId1ly-tHJRly80

    Pas de débat, juste un point de vue unique !

    Calomnies, mensonges de Sami Zaibi : « Serge Michel et moi sommes d’accord sur le fait qu’ils représentent un danger pour la démocratie et un danger pour la santé », « leur double-discours », «  cette nébuleuse », « réactions très agressives », « Chloé Frammery a publié mon numéro de téléphone sur le réseaux en invitant les autres personnes de la nébuleuse à m’appeler » « jamais je n’aurais pu assister à ces réunions là », « je les juge dangereux » (=appel à la haine)

    Explication du « complotisme » par … : « La définition est délicate. Pourquoi le terme « complotisme » est péjoratif ? Parce qu’il sous-entend que les conclusions auxquelles ont abouti certaines personnes, ils les ont eues pour des mauvaises raisons. Ce n’est pas le fruit d’une enquête ou d’une étude approfondie d’un sujet. Ils adhèrent à des théories du complot parce qu’ils sont d’abord complotistes, parce qu’ils ont décidé de voir des complots. La méthode n’est pas super bonne.»

    Le « débat » est à charge pour les « complotistes » qui sont qualifiés de « dangereux » pour la démocratie ET pour la santé par Sami, intervenant mis opportunément en lumière et appuyé par les 2 autres intervenants.

    Ci-après extrait des directives du code déontologique publié par le conseil de la presse, à qui on peut adresser une plainte (source : https://presserat.ch/fr/code-de-deontologie-des-journalistes/richtlinien/)

    Directive 2.2 – Pluralisme des points de vue

    Le pluralisme des points de vue contribue à la défense de la liberté de l‘information. Il est requis lorsque le/la journaliste travaille pour un média en situation de monopole.

    Directive 2.3 – Distinction entre l‘information et les appréciations

    Le/la journaliste veille à rendre perceptible pour le public la distinction entre l‘information proprement dite – soit l‘énoncé des faits – et les appréciations relevant du commentaire ou de la critique.

    Directive 3.8 – Audition lors de reproches graves

    En vertu du principe d‘équité (fairness) et du précepte éthique général consistant à entendre les deux parties dans un conflit («audiatur et altera pars»), les journalistes ont pour devoir d‘entendre avant publication une personne faisant l‘objet de reproches graves. Ce faisant, ils doivent décrire avec précision les reproches graves qu’ils comptent publier. Il n‘y a pas d‘obligation de donner à la partie touchée par des reproches graves la même place, en termes quantitatifs, qu‘à la critique la concernant. Mais la prise de position doit être reproduite de manière loyale dans le même récit médiatique.

    Directive 3.9 – Audition; Exceptions

    On peut exceptionnellement renoncer à l’audition:

    – si les reproches graves se fondent sur des sources officielles publiques (p.ex. des jugements de tribunaux).

    – si un reproche et la prise de position afférente ont été publiés auparavant. Cette prise de position doit être rappelée en même temps que le reproche.

    – si c’est justifié par un intérêt public prépondérant.

    Directive 4.1 – Dissimulation de la profession

    Le fait de dissimuler sa qualité de journaliste pour obtenir des informations, des sons, des images ou des documents, qui seront utilisés dans une publication ou lors d‘une diffusion relève des méthodes déloyales.

    Directive 4.2 – Recherches cachées

    Une dérogation peut être admise à cette règle dans les cas où un intérêt public prépondérant justifie la publication ou la diffusion et pour autant que les éléments ainsi obtenus ne puissent pas l‘être d‘une autre manière. Elle l‘est aussi lorsque l‘enregistrement de sons et/ou d‘images est de nature à mettre en danger les journalistes engagés ou à fausser totalement les comportements des acteurs, toujours sous réserve d‘un intérêt public prépondérant; une attention particulière sera portée, alors, à la protection de la personnalité de personnes se trouvant fortuitement sur le lieu des événements. Dans ces cas d‘exception, tout/toute journaliste est cependant en droit de faire objection, pour des raisons de conscience, au recours à des méthodes déloyales.

     

    Lfm 2.10.20

    https://www.lfm.ch/emissions/morax-dans-la-radio/vous-avez-dit-complotiste

    émission radio : mensonges de Sami Zaïbi = « On leur a demandé une interview et ils n’ont pas répondu. – Ils démentent. Lui : on a les captures d’écran » puis il dit que « complotiste » est péjoratif.  https://www.lfm.ch/podcasts/morax-dans-la-radio-linvitee-actu-02102020-0731/

    Mon commentaire sous l’émission de Lfm : Bonjour,

    Il reste à ce jour, outre la méthode frauduleuse, de tromperie, l’atteinte pénale à la personnalité, la diffamation, la calomnie, l’utilisation sans notre consentement de nos images et de nos noms, l’incitation à la haine (en nous qualifiant de “dangereux”, “criminels”, et en prétendant que nous leur avions des lettres d’insultes et même des menaces de mort !) dont il s’est rendu coupable, une erreur qui est une fois de plus émise par Sami Zaïbi : il persiste à prétendre que nous n’avions pas répondu à la demande d’interview de Serge Michel. Or nous n’avons rien reçu, et nous l’avons répété hier à Serge Michel, avec lequel nous nous sommes entretenus au Remor pendant 1h30. Il nous a dit avoir écrit à une adresse mail qui m’étais attribuée, et rien d’autre, or cette adresse mail est souvent bloquée (bluewin.ch) et en l’occurence, elle n’avait pas fonctionné. Je n’ai donc jamais reçu le mail que Serge Michel prétend nous avoir envoyé. L’a-t-il envoyé, nous n’en savons aujourd’hui toujours rien. Nous lui avons demandé les captures d’écran et rien ne nous a été montré. Et ce qui est sûr est que nous n’avons rien reçu. De plus, si vous voulez un débat honnête avec ceux que vous qualifiez de “complotistes”, il suffit de nous inviter lors d’une émission comme celle-ci, en direct, où nos propos ne seront pas déformés. En n’écoutant qu’un seul son de cloche unilatéral, vous empêchez le débat démocratique et montrez qu’en effet, en termes d’information impartiale et honnête, vous confirmez, avec Léman Bleu, La liberté, rsf, Le Matin, la Tribune, 20 minutes et rts, le cliché des médias qui ne la pratiquent plus et qui par contre se prêtent à la calomnie en place publique.

     

    Pour nous défendre :

    • Publication Facebook de Myret Zaki le 2.10.20 (partagée 441 fois au 7.10.20)*

    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10158431030293190&id=686958189

     

    • HeidiGate sur LinkedIn – 2.10.20

    https://www.linkedin.com/pulse/heidigate-ou-la-fin-du-fakejournalisme-taïssa-thierry-chaves/?trackingId=x1ZcoFBGQVu%2FMAygulHZoA==

     

    • Article de Slobodan Despot sur Antipresse – 4.10.20

    https://antipresse.net/visionnaires-comme-des-taupes/

    Et sa vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=wdR9itOITSA

     

    • Article de l’1dex (qui reprend le texte de Slobodan Despot – Antipresse) – 4.10.20 https://1dex.ch/2020/10/journalisme-visionnaires-comme-des-taupes/#.X3yDyWgkw0O

     

    • Article de Guy Mettan du 7.10.20 https://1291-one.blogspot.com/2020/10/journalisme-complotisme-et-delation.html?m=1

     

    • Emission RTS à la suite de Heidi News (qui épingle Sami Zaibi)

    https://www.rts.ch/play/radio/medialogues/audio/les-coulisses-de-linfiltration-de-sami-zabi-pour-heidi-news?id=11615387

    Calomnie de Sami Zaibi à 6 :50: « Chloé Frammery a publié mon numéro sur Facebook, enjoignant ses suiveurs, ses followers à m’appeler pour dire ce qu’ils pensaient. »

    C’est faux, je réponds à un commentaire (qui est caché dans mon fil de réponses, il faut expressément cliquer sur le message pour le voir) et je n’enjoins pas mes suiveurs à l’appeler.

    Sami Zaibi ajoute : « Je m’attendais à recevoir une avalanche d’appels, il n’en fut rien. »

     

    * Publication de Myret Zaki pour nous défendre :

    Qu’est-ce qui a fait la réputation de l’infiltration dans le journalisme d’investigation? Des enquêtes de contre-pouvoir, des enquêtes qui révèlent des agissements illégaux ou abusifs restés cachés au public, comme celle de Roberto Saviano au cœur de la mafia napolitaine ou d’autres au cœur de réseaux pédophiles.

    Qu’a-t-on avec la dernière «opération undercover» de

    Heidi.news

    ? Rien de tout cela. En rupture avec ce qui a fait la grandeur du journalisme infiltré, on voit de simples citoyens se faire “infiltrer” et dénigrer pour leurs idées. Des idées parfois fausses, certes. Contestataires assurément. Souvent valables et stimulantes aussi pour la démocratie. Folles parfois. Mais tout sauf secrètes, car très largement répandues.

    L’infiltration de Heidi News au cœur de la “complosphère”, concept arbitraire tiré d’un lexique douteux, m’interpelle fortement. Je découvre en lisant les articles que

    Chloé Frammery.,enseignante de mathématiques à Genève et activiste politique, et que

    François de Siebenthal, lui aussi militant pour des causes diverses depuis des années, seraient de dangereuses personnes qu’il s’agirait de dénoncer et de mettre au ban. Sans qu’ils aient commis rien d’illégal, leur pensée et leur discours sont présentés sous un jour très négatif, comme s’il s’agissait d’une secte ou d’une cellule terroriste ou fasciste. Leur participation à des initiatives démocratiques comme celle anti-Swisscovid ou Multinationales responsables n’est pas au centre du récit. Des citations bêtes et marginales tirées de quidams et choisies pour leur caractère sensationnaliste sont mises en avant.

    Or Chloé et François, je les connais depuis des années: on pouvait les croiser dans de multiples conférences qui parlaient de Monnaie Pleine, de l’or de la BNS, de monnaies alternatives, ils étaient dans l’association AAA qui s’agite dans les assemblées générales, ou avec les Gilets jaunes suisses. Des activités parfaitement légales en démocratie. Ce sont des agitateurs? Certaines de leurs idées prêtent à débat, à rectification? Sans doute. Je les ai souvent challengés lors d’échanges que nous avons eus, j’ai eu mes réserves, mais toujours dans le dialogue et de façon cordiale. Je n’ai jamais pensé une seconde qu’il faudrait les faire taire ou leur nuire. Pour moi, ils apportent un pluralisme d’idées, une dissidence, leurs luttes contre l’accord TISA ou pour des causes écologiques ou humanitaires sont valables. Que j’adhère ou non à leurs idées radicales, je respecte leur droit à s’exprimer.

    Dans un conflit idéologique, on ne s'”infiltre” pas: on lutte de façon loyale par le dialogue et par les arguments.

    Or dans les colonnes de Heidi News, ils sont épiés à leur insu, tournés en dérision, ne sont jamais interviewés directement, ne peuvent donc commenter l’angle tendancieux du journaliste (l’article est un commentaire à la première personne). Et le même article qui les accuse de propager des fake news présente lui-même des faits erronés. Aujourd’hui, Chloé et François démentent 90% de ce qui est écrit sur eux. D’autres articles du même dossier en revanche, donnent abondamment la parole à Rudy Reichstadt, l’anti-complotiste de Conspiracy Watch, à l’autre traqueur de complotistes autoproclamé, Tristan Mendès France, et aussi à leur pendant suisse Sebastian Dieguez. Triple dose du même avis, aucune contradiction en face. Zéro point de vue différent dans ces dossiers. Parti pris absolu. Charge unilatérale au bulldozer contre les “complotistes”. Des calomnies sont proférées contre Chloé et François, on assure qu’ils n’ont jamais voulu répondre à des questions par e-mail; eux démentent. On utilise des images leur appartenant sans leur autorisation. Mais surtout, les deux sont stigmatisés, leur réputation piétinée, leur nom discrédité, sans souci pour les conséquences sur leur vie personnelle. Heidi News, par la voix de son rédacteur en chef, a annoncé son intention d’interpeller l’employeur de Chloé Frammery (le DIP) pour lui demander à lui et à tout un chacun de se distancer d’elle en raison de ses idées, dangereuses, antiscientifiques et antidémocratiques.

    Un appel au bannissement et à la discrimination. En 20 ans de journalisme, je n’avais jamais vu les journalistes s’engager dans pareille opération. La persécution politique, c’étaient les journalistes qui la subissaient (et la subissent toujours dans certains pays – mon propre père, pour commencer, dans l’Egypte des années 50 à 80).

    Le procédé qui a pris Chloé et François pour cible, bien qu’appelé “infiltration”, n’a en fait que la forme de celle-ci. L’infiltration en elle-même est inutile ici, car les idées qu’elle cherche à exposer se trouvent partout. Chloé Frammery, François de Siebenthal et bien d’autres militent depuis des années très ouvertement et font tout pour diffuser, et non pas cacher, leurs idées. Plutôt que d’infiltration, il s’agit d’exposer au blâme les idées de ces personnes et de leur entourage. Sorte de fustigation publique, on incite à la mise au ban, on n’hésite pas à s’attaquer au gagne-pain de ces personnes. La conséquence? Terroriser, décourager toutes les idéologies différentes, même légales.

    Censurer la pensée dérangeante, contestataire, radicale, est un procédé anti-démocratique: la liberté d’expression concerne précisément les idées qui font polémique, pas celles qui font consensus.

    Ainsi, on infiltre des gens pour leurs idées, on laisse croire qu’ils font quelque chose d’interdit, faisant peur à quiconque oserait penser la même chose ou s’engager dans ce type de dissidence. On les qualifie de dangereux alors que ces gens ne sont pas armés, n’appellent pas à la haine ni à la violence.

    Bref, Chloé et François sont, non pas infiltrés, mais dénigrés pour leurs idées, l’infiltration servant à les railler sans qu’ils puissent directement répondre. Comment des journalistes peuvent-ils jouer un tel rôle dans la société?

    Aujourd’hui, il est très difficile de faire de l’investigation. Coûteuse en temps et en argent, peu de rédactions ont assez de moyens pour mener des enquêtes de longue haleine. Malgré cela, les meilleures enquêtes sortent dans les médias traditionnels (aussi parce que les fuites se dirigent vers eux en premier, canal le plus crédible). Mais on ne voit pas beaucoup d’infiltrations des cercles de pouvoir, des fondations Gates, des lobbies pro-pharma. On voit en revanche de simples citoyens se faire moquer, traiter de «dangereux», de «Amish», de «Covidiots», d’«hurluberlus», parce que leurs opinions ne sont pas alignées avec la pensée dominante et les thèses du pouvoir en place. Le problème, il est là.

     

    Exemple de réactions haineuses contre moi :

     

     

    Pas d’excuses (ou presque) de la part de Serge Michel. Aucune excuse de la part de Sami Zaibi – 2.10.20

     

     Il manque encore la rectification sur les “lettres d’insulte” et les “propos violents” qui nous ont été faussement attribués et les excuses éventuelles pour cette calomnie. Et les autres rectifications que je lui ai envoyées hier soir.

     

    Dimanche 4 octobre. Toujours pas de rectification des mensonges diffamatoires écrits me concernant par Serge Michel dans les articles 1 et 2 de Heidi News, ni d’excuses pour ceux-ci.

     

    Lundi 5 octobre. Toujours aucune rectification ni excuse pour “les lettres d’insultes”, “les menaces de mort”, “les propos violents”, “les idées dangereuses”, “les théories anti-démocratiques et anti-scientifiques” et tout le reste, recopié en choeur par les autres médias subventionnés.

     

    *****************

    Déclaration des droits et devoirs des journalistes :

     

    Le/la journaliste qui récolte, choisit, rédige, interprète et commente les informations respecte les principes généraux de l’équité exprimés par une attitude LOYALE ENVERS ses sources, LE PERSONNES DONT IL/elle PARLE et le public; il/elle tient pour ses DEVOIRS ESSENTIELS de :

     

    1. RECHERCHER LA VÉRITÉ, en raison du droit qu’a le public de la connaître et quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même.

    2. DÉFENDRE LA LIBERTÉ D’INFORMATION et les droits qu’elle implique, la liberté du commentaire et DE LA CRITIQUE, L’INDÉPENDANCE ET LA DIGNITÉ DE LA PROFESSION.

    3. Ne publier que les informations, les documents, les images et les sons dont l’origine est connue de lui/d’elle; ne pas supprimer des informations ou des éléments d’information essentiels; NE DÉNATURER AUCUN texte, DOCUMENT, IMAGE et SON, NI L’OPINION D’AUTRUI; donner très précisément comme telles les nouvelles non confirmées; signaler les montages photographiques et sonores.

    4. NE PAS USER DE MÉTHODES DÉLOYALES POUR OBTENIR DES INFORMATIONS, des sons, des images ou des documents; ne pas manipuler ou faire manipuler des images par des tiers en vue de les falsifier; s’interdire le plagiat.

    5. RECTIFIER TOUTE INFORMATION PUBLIÉE QUI SE RÉVÈLE MATÉRIELLEMENT INEXACTE.

    6. Garder le secret rédactionnel; ne pas révéler les sources des informations obtenues confidentiellement.

    7. RESPECTER LA VIE PRIVÉE DES PERSONNES, pour autant que l’intérêt public n’exige pas le contraire; S’INTERDIRE LES ACCUSATIONS anonymes ou gratuites.

    8. RESPECTER LA DIGNITÉ HUMAINE; le/la jour- naliste doit éviter toute allusion, par le texte, l’image et le son, à l’appartenance ethnique ou nationale d’une personne, à sa religion, à son sexe ou à l’orientation de ses mœurs sexuelles, ainsi qu’à toute maladie ou handicap d’ordre physique ou mental, qui aurait un caractère discriminatoire; le compte rendu, par le texte, l’image et le son, de la guerre, d’actes terroristes, d’accidents et de catastrophes trouve ses limites dans le respect devant la souffrance des victimes et les sentiments de leurs proches

    9. N’ACCEPTER AUCUN AVANTAGE, NI AUCUNE PROMESSE QUI POURRAIENT LIMITER SON INDÉPENDANCE PROFESSIONNELLE OU L’EXPRESSION DE SA PROPRE OPINION.

    10. S’interdire de confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs publicitaires.

    11. N’accepter de directives journalistiques que des seuls responsables désignés de sa rédaction, et pour autant que ces directives ne soient pas contraires à la présente déclaration.

     

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/04/coronavirus-antimasques-antirestrictions-qui-sont-les-figures-des-opposants-a-la-dictature-sanitaire_6054684_4355770.html

    Covid-19 : les visages de la fronde antimasques et antirestrictions

    De l’avocat Carlo Alberto Brusa au crudivore Thierry Casasnovas se dessine un réseau de contestataires qui remettent en cause la dangerosité du nouveau coronavirus et s’opposent à presque toutes les restrictions.

    Par Adrien Sénécat  Publié 4 octobre 2020 à 3 h 48 Temps de lecture 13 min

    Neuf mois de polémiques, plus d’un million de morts dans le monde et une économie mondiale dans la tourmente. La gestion de la pandémie due au coronavirus SARS-CoV-2 continue de faire débat et la plupart des gouvernements ont été critiqués pour certains de leurs choix dès janvier et l’apparition du virus en Chine.

    Mais ces questionnements s’accompagnent d’une autre « lame de fond » : un peu partout dans le monde, des réseaux se structurent, non seulement pour contester des mesures prises au nom de la lutte contre le Covid-19 et l’ampleur de la menace, mais surtout pour délégitimer la lutte contre l’épidémie elle-même. À les croire, le nouveau coronavirus ne serait pas un vrai danger, mais uniquement un prétexte pour asservir les peuples.

    Cette mouvance hétéroclite a pris, au fil des mois, une ampleur considérable, prospérant bien souvent sur des plates-formes comme YouTube et Facebook. Pour mieux cerner leurs arguments, nous dressons ici le portrait d’une douzaine de personnalités parmi les plus emblématiques de ce phénomène.

    Carlo Alberto Brusa, l’avocat en croisade contre la « dictature sanitaire »

    Il était jusqu’ici connu comme « l’avocat des footballeurs », car il conseillait notamment Franck Ribéry, Zinedine Zidane ou encore Didier Deschamps. Mais c’est dans un tout autre registre que Carlo Alberto Brusa s’est illustré ces derniers mois : le fondateur du cabinet parisien CAB Associés multiplie, depuis le début du confinement, les actions contre les mesures sanitaires prises au nom de la lutte contre le Covid-19.

    L’association qu’il a créée pour l’occasion, Réaction 19, entend fournir le parfait kit de défense à ceux qui ont été verbalisés pour ne pas avoir respecté le confinement ou ensuite pour non-port du masque. Ses coups de gueule et ses tracts ont fait de lui l’une des figures phares de la « résistance » autoproclamée face à une supposée « dictature sanitaire ».

    « On est en train de créer le délit de bonne santé »

    « Je ne suis pas don Quichotte, mais quand j’ai vu les Français se prendre des amendes, je me suis dit que ce n’était pas possible », assène au Monde cet avocat haut en couleur. Si le juriste déclare à longueur de vidéos et de publications sur Facebook que le confinement était « illégal », tout comme la plupart des mesures prises depuis, ses faits d’armes revendiqués en la matière consistent essentiellement à dissuader des policiers de verbaliser des passants, ou à faire annuler des amendes.

    « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas que le Conseil d’État me donne raison sur le fond », rétorque l’avocat, qui affirme avant tout vouloir défendre « le peuple » face à « l’oppression ». Son attachement aux libertés individuelles s’accompagne cependant d’une vision toute personnelle de la situation sanitaire : « On est en train de créer le délit de bonne santé. On protège des personnes très âgées, qui ont picolé, qui ont mangé, qui ont vécu les « trente glorieuses », mais pour les personnes en bonne santé, la Covid-19 n’est qu’une grippe. »

    Jean-Jacques Crèvecœur, la pilule anti-vaccins

    « Êtes-vous prêts à prendre la pilule rouge et regarder la réalité telle qu’elle est, même si cette réalité n’est pas très agréable à voir ? Ou préférez-vous prendre la pilule bleue et rester dans vos illusions et vos enchantements ? » Voilà le choix que proposait Jean-Jacques Crèvecœur à ses abonnés sur YouTube et Facebook en novembre 2019.

    Cette référence à la trilogie Matrix résume bien la dialectique de ce conférencier belge. Une fois son auditoire séduit par son discours, il déploie tout un argumentaire complotiste. Opposant de longue date, à la vaccination et à la « médecine officielle », Jean-Jacques Crèvecœur a rapidement surfé sur la pandémie de Covid-19 et ses vidéos sur le sujet ont connu un succès considérable sur YouTube.

    L’une d’entre elles, intitulée « Coronavirus – se soumettre ou se mettre debout », a ainsi réuni plus de 850 000 vues sur la plate-forme. Comme l’a raconté la rubrique « Factuel » de l’AFP, le vidéaste y relayait pourtant une série de contrevérités, minimisant notamment les conséquences de l’épidémie sur le système hospitalier. Le compte YouTube de Jean-Jacques Crèvecœur a depuis été supprimé par la plate-forme, selon l’intéressé. Cela ne l’a pas empêché de poursuivre son activité sur d’autres canaux, y compris sur YouTube, en multipliant les apparitions sur des chaînes amies.

    Les bonnes recettes de Thierry Casasnovas

    Au premier rang des vidéastes amis de Jean-Jacques Crèvecœur, on trouve Thierry Casasnovas. Ce trentenaire, promoteur de l’alimentation crue et du jeûne, s’est lui aussi très rapidement positionné sur le créneau de la Covid-19. Dès le 14 mars, il proposait à ses abonnés sur YouTube une vidéo pour apprendre à renforcer ses défenses naturelles, notamment grâce à des jus. L’occasion d’inviter le chaland à acheter un extracteur de jus en utilisant un code de promotion affilié à sa chaîne, ce qui lui permet de tirer une partie des bénéfices de la vente.

    Plus de 500 signalements auprès de la Miviludes

    Si ses conseils ésotériques peuvent sembler anodins à première vue, ils s’inscrivent dans un discours hostile aux thérapies conventionnelles, comme la chimiothérapie. Comme le relevait Rue 89 dans une enquête publiée en 2014, Thierry Casasnovas a ainsi répondu à une personne amputée d’un bras que boire davantage de jus de fruits et légumes frais pourrait « théoriquement » l’aider à faire repousser son membre. Une « erreur », reconnaissait-il auprès du Parisien,en 2018.

    Depuis cinq ans, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a reçu « plus de 500 signalements le concernant, dont 70 en 2020 », notait Le Journal du dimanche, en juillet. « Il s’agit d’alertes sur le risque de renoncement à des traitements efficaces, ce qui constitue une perte de chance de guérison », affirmait la Miviludes à l’hebdomadaire. M. Casasnovas n’a cependant pas, à ce jour, fait l’objet de poursuites judiciaires liées à ces signalements.

    Christian Tal Schaller, entre urinothérapie et conspirationnisme

    Autre comparse régulier de Thierry Casasnovas et de Jean-Jacques Crèvecœur sur YouTube : Christian Tal Schaller. À 76 ans, ce thérapeute suisse, auteur de plusieurs livres vantant les bienfaits supposés de l’urinothérapie (pratique qui consiste à boire son urine), est l’aîné du groupe, et peut-être celui qui cumule le plus d’affirmations aux accents conspirationnistes.

    « Quand le sida est arrivé aux États-Unis, certains malades se mettaient à boire leur urine et en trois jours, ils faisaient de la course à pied parce qu’ils redynamisaient leur organisme », assurait-il ainsi au site Vice en 2016.

    Christian Tal Schaller est opposé à la vaccination, qu’il accuse, entre autres, de nuire à l’immunité des enfants (une affirmation contredite par les études scientifiques).

    Comme l’a relevé le site Conspiracy Watch, il voit dans la gestion de l’épidémie de Covid-19 par les gouvernements « un projet politique bien pire que celui de Hitler. (…) On s’est fait enfariner d’une manière colossale. C’est inouï ce qu’ils ont réussi : créer des camps de concentration individuels où chacun est bloqué chez lui (…). Chapeau ! »

    Ema Krusi, quand un magasin de chaussures mène à QAnon

    Cette propriétaire d’un magasin de chaussures à Genève n’a ouvert sa chaîne YouTube qu’à la fin du mois d’avril. Mais le ton a été donné dès sa première vidéo, intitulée « Levez-vous ! La peur pour vous manipuler » : Ema Krusi y appelle à refuser le port du masque et les tests PCR, estimant que la pandémie due au coronavirus SARS-CoV-2 n’a été que l’opportunité pour les dirigeants de soumettre le peuple. Seule solution, selon elle : l’insurrection.

    Ses coups de gueule ont rapidement connu un certain succès en Suisse et ailleurs, ce qui lui a valu d’intégrer le gotha des cercles conspirationnistes en quelques semaines. Dès le 11 juin, elle participait à L’Info en QuestionS, une série de vidéos YouTube réunissant notamment MM. Tal Schaller, Casasnovas et Crèvecœur.

    La youtubeuse a également mis en scène ses démêlés avec les autorités suisses (son magasin a dû fermer à plusieurs reprises, car elle refuse d’y rendre le port du masque obligatoire) pour s’attirer la sympathie des internautes hostiles au masque. L’occasion également pour elle de glisser dans l’une de ses vidéos un clin d’œil à la mouvance QAnon. Cette dernière rassemble les adeptes d’une sorte de métathéorie conspirationniste selon laquelle le président américain Donald Trump œuvrerait en secret à débarrasser le monde des « élites corrompues » et de « l’État profond ».

    Chloé Frammery, prof de maths option « complot mondial »

    Cette professeure de mathématiques genevoise est présente sur YouTube depuis plusieurs années dans un relatif anonymat. Ses vidéos au cœur des « gilets jaunes » de Suisse n’étaient ainsi visionnées que quelques centaines de fois sur la plate-forme à la fin 2019. La pandémie de Covid-19 l’a, elle aussi, révélée au grand public.

    Une webtélé suisse de « réinformation »

    Dès mars, Chloé Frammery, plus connue sous le nom de sa chaîne Chloé F., s’interrogeait au pied d’un arbre sur l’origine de la pandémie. Selon ses affirmations, le milliardaire Bill Gates l’aurait planifiée dès le Forum économique mondial du 18 octobre 2019. Une rumeur née du fait que l’événement en question comprenait une simulation d’une épidémie due à un coronavirus venu d’une porcherie au Brésil.

    Qu’importe : l’enseignante se fait une place dans la mouvance conspirationniste, intégrant elle aussi le club de L’Info en QuestionS. Elle est également en première ligne dans le lancement d’Agora TV, une webtélé suisse qui revendique faire de la « réinformation ». Cette expression n’est pas anodine : elle est issue des théoriciens d’extrême droite qui jugent nécessaire de développer leurs propres canaux de communication en singeant les médias traditionnels, pour mieux les contourner.

    Frédéric Chaumont, le passe-plat

    Frédéric Chaumont s’est révélé aux internautes français au plus fort du mouvement des « gilets jaunes ». C’est sur sa chaîne YouTube Jasper Mader que « Monsieur Chaumont » donnait la réplique à Serge Petitdemange, un septuagénaire qui prétendait par exemple, en 2018, contre toute évidence, que la France n’avait plus de Constitution depuis près de deux ans et qu’Emmanuel Macron n’était donc pas officiellement président de la République.

    Les deux hommes sont désormais brouillés et s’invectivent par vidéos interposées, mais Frédéric Chaumont s’est trouvé de nouveaux acolytes. Il continue d’officier sur Jasper Mader ainsi que sur Agora TV. Parmi ses invités, on retrouve encore une fois Christian Tal Schaller, Chloé Frammery, Ema Krusi, etc.

    Johann Fakra, à visage découvert

    De façon générale, le climat de défiance généré par la pandémie semble avoir décomplexé une partie de la mouvance conspirationniste en ligne. C’est le cas de Johann Fakra. Ce trentenaire, identifié en 2018 par Le Monde comme celui qui était derrière plus d’une trentaine de sites de désinformation, contestait posséder ou alimenter ces médias en ligne, contre l’évidence.

    Mais l’intéressé a tombé le masque depuis le lancement, en juin, de son nouveau site, Quartierlibre.tv, qui se présente comme un média « rassemblant toutes les informations utiles pour résister contre l’oppression » liée à la crise de la Covid-19.

    Il s’affiche désormais le visage découvert (mais tout de même sous le pseudo « Yoo Hann ») dans des « lives » sur sa chaîne YouTube aux côtés de Carlo Alberto Brusa, Jean-Jacques Crèvecœur ainsi que des figures de la mouvance QAnon.

    Nicole et Gérard Delépine, le couple fétiche de la mouvance antimasques

    Nicole Delépine était oncologue pédiatrique, son époux Gérard, chirurgien orthopédique. Le couple, désormais retraité, a fourni une caution scientifique aux internautes qui remettent en cause le bien-fondé de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

    Les Delépine sont farouchement hostiles au port du masque. « Vous êtes vraiment intoxiquée ! », a ainsi lancé Nicole Delépine à une journaliste de L’Obs venue l’interroger avec un masque. Et son époux d’enfoncer le clou : « Si c’est pour nous, vous pouvez l’enlever tout de suite ! »

    Actifs sur les réseaux sociaux, les Delépine sont des auteurs prolifiques de tribunes sur différents sites comme Riposte laïque (une source d’extrême droite connue notamment pour ses contenus fallacieux et haineux). Ils ont même pu dérouler leur argumentaire sur certaines grandes chaînes de télévision ces derniers mois.

    Nicole Delépine était ainsi l’invitée de l’éditorialiste André Bercoff sur LCI, le 17 septembre. L’occasion pour elle de contester l’utilisation des tests PCR pour dépister le coronavirus SARS-CoV-2. Selon elle, un test positif ne veut pas forcément dire qu’un patient est atteint de Covid-19, cela pourrait aussi être un virus « voisin » : « Si c’est le corona d’il y a trois ans, ça va faire positif aussi, si c’est la grippe ça va faire positif aussi. » Une contrevérité grossière. Les tests PCR sont conçus pour détecter spécifiquement le virus responsable du Covid-19, et pas n’importe quel coronavirus. Et encore moins la grippe.

    Silvano Trotta, l’attrape-tout

    Pour le site Internet FranceSoir.fr, Silvano Trotta est un « lanceur d’alerte ». Mais la galerie de ses vidéos YouTube est surtout une succession d’élucubrations sur les ovnis, les chemtrails et la Lune, ou la remise en cause du « discours officiel » sur les attentats du 11-Septembre, l’incendie de Notre-Dame et désormais le Covid-19.

    Ce créateur d’une société spécialisée d’informatique et télécoms débite son argumentaire face caméra, des dizaines de minutes durant, avec un aplomb déconcertant. Dans une vidéo publiée le 5 mai et dans laquelle il échange avec Chloé Frammery, il affirmait notamment que les dirigeants politiques mondiaux et « la mafia de l’OMS » ont « parié sur le mauvais virus » avec le SARS-CoV-2. « Il va bientôt s’éteindre », ironisait-il, écartant d’emblée tout risque de deuxième vague.

    Salim Laïbi, le chirurgien-dentiste primé par Dieudonné

    Ce chirurgien-dentiste est connu sous son pseudo « Le Libre Penseur » et pour son site du même nom. Il y a diffusé un nombre considérable de théories douteuses aux accents conspirationnistes, prétendant par exemple, sur la seule base de ses spéculations, que le journaliste britannique James Foley n’avait pas été exécuté par des djihadistes en Syrie en 2014, les images de l’exécution montrant selon lui un autre homme.

    On y trouve aussi de nombreuses contrevérités sur la vaccination, prétendant que les enfants non vaccinés seraient en meilleure santé que les autres.

    Très actif depuis le début de la pandémie, sur son site et sur sa chaîne YouTube, Salim Laïbi est de ceux qui remettent en cause la quasi-totalité des mesures sanitaires prises par les autorités ces derniers mois. Il a également multiplié les entretiens et apparitions aux côtés de personnalités comme Jean-Jacques Crèvecœur ou le couple Delépine.

    En 2013, il recevait une « quenelle d’or » des mains de Dieudonné M’Bala M’Bala à la suite du député belge d’extrême droite Laurent Louis. L’occasion pour lui de se féliciter d’être distingué dans un « temple de la dissidence » et de faire partie « du camp des justes, de la vérité ».

    Xavier Azalbert, monsieur « FranceSoir »

    Du journal France-Soir fondé par Pierre Lazareff en 1944, le site Internet FranceSoir.fr n’a plus que le nom. Le titre a changé de propriétaires et de formule à plusieurs reprises depuis l’arrêt de sa version imprimée en 2011. Les contours de son équipe sont flous : les articles sont simplement signés « FranceSoir » et la rubrique « mentions légales » n’évoque que son directeur de publication, Xavier Azalbert. Interrogé par Le Monde, l’intéressé élude : « On construit un nouveau modèle de médias, mais je ne veux pas en parler à l’heure actuelle. »

    « J’ai proposé à d’autres, mais ils ne veulent pas »

    Si le site FranceSoir.fr avait disparu ou presque des radars, la pandémie due au coronavirus SARS-CoV-2 lui a donné un coup de fouet. La ligne revendiquée par Xavier Azalbert est d’avoir voulu « amener l’information autrement », mais l’examen détaillé du site Internet fait surtout apparaître un parti pris à sens unique, ou presque : la remise en cause des différentes mesures prises contre l’épidémie en France et du bien-fondé de la lutte contre le coronavirus, avec une argumentation parfois fantaisiste. Signe de ce déséquilibre, Nicole et Gérard Delépine ont, à eux seuls, signé près d’une vingtaine de tribunes pour le site ces derniers mois.

    Un constat que récuse le directeur de FranceSoir.fr : « Se focaliser sur quelques articles, c’est de la cristallisation sur des points qui manquent de recul et d’objectivité », nous rétorque-t-il. Selon lui, FranceSoir.fr a souhaité représenter les différents points de vue sur l’épidémie : « Nous sommes ouverts, j’ai proposé à d’autres personnes qui ont d’autres avis d’écrire pour nous. Ils n’ont pas donné suite pour des raisons qui leur sont propres. »

    Ce parti pris se ressent pourtant également dans les contenus signés de la rédaction. Le discours de Robert Kennedy Jr lors de la manifestation contre les mesures de restrictions à Berlin le 29 août a ainsi été qualifié d’« historique » par le journal. Il était accompagné d’un entretien complaisant avec M. Kennedy, une personnalité connue pour son engagement anti-vaccins et ses propos conspirationnistes, signé par M. Azalbert en personne.

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